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Co-construction & recherche

Paysage
Atelier n°3 : Architecture & Patrimoine

Comment faire évoluer l’architecture tout en perpétuant l’identité du village ?

Le dernier atelier se consacre à l’architecture, véritable patrimoine du village. Aujourd’hui, le patrimoine sur l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon est très peu classé, notamment pour les maisons.

A Miquelon, seuls l’Eglise et le phare le sont. Il est nécessaire, dans ce contexte, de discuter, voir de débattre sur ce qui fait patrimoine aujourd’hui, mais aussi, demain, dans la perspective d’un déplacement.

L’atelier a pour objet de requestionner le mode d’habiter actuel : la maison individuelle. Nous avons posé la question de la mutualisation : comment dessiner un mode d’habiter plus accès sur le partage ? Est-ce la bonne direction et est-elle adaptée à leurs besoins ?

Le sujet de la matière est à débattre : quel cycle mettre en place ? Il est nécessaire de limiter les émissions liées à l’importation de matière dans la construction de l’habitat et de trouver des perspectives dans cet objectif.

La partie pratique de l’atelier ne reprenait pas le principe des deux ateliers précédents. Nous voulions concerter la population vis-à-vis de la temporalité du projet : déterminer un phasage du chantier global jusqu’au phasage du déplacement d’une maison. Une manière de consulter et de prendre en compte la culture auto-constructive des habitants.

Atelier

Sommaire

Synthèses

Marianne
  • La participation est un peu plus faible, la thématique impressionne sans doute, mais par contre la présence de “jeunes” plus importante.

  • La maison individuelle est à privilégier selon les participants. La mutualisation semble compliquée, car l’expérience du collectif de la pointe des prés est évoquée et l’exemple de la proposition d’un chenil commun qui a été refusé. Cela a été des exemples pour argumenter leurs réticences à la proposition de logements partagés ou coopératifs.

  • L’auto-construction est choisie et surtout possible que pour la maison individuelle, les autres propositions ne respectent pas ça pour eux. Il est, en effet, nécessaire de passer par une entreprise, un promoteur. La question de moyens de construction est ainsi évoquée.

  • Lorsque nous avons posé les hypothèses de l’importation de matière, les habitants avaient du mal à projeter des filières propres, les qualifiant de “doux rêves”.

  • La mutualisation d’espace était un concept nouveau qu’on a dû argumenter. La buanderie partagée semblait les intéresser parce que mutualiser un espace de service serait intéressant vis-à-vis du contexte et de leur mode de vie.

Les jardins sont déjà partagés dans certaines familles du village. La question de la mitoyenneté a été un petit temps évoqué : cela se faisait dans le temps, en référence au condo du Canada. Mais ce qui est retenu c’est que les habitants de Miquelon aiment “construire eux-mêmes leur maison !”

  • Les infrastructures doivent être déplacées dans la nouvelle localité au vu du parti-pris.

  • Lors de la partie plus interactive avec élaboration du phasage, on a senti la nécessité de commencer rapidement. 75 ans de chantier semblent corrects. Le déplacement des maisons doit se faire rapidement. La discussion était plutôt axée sur le choix d’une stratégie de : commencer par un centre-bourg ou par un lotissement résidentiel. L’implantation de maison serait un bon point d’accroche. La deuxième partie du phasage concernant la maison révèle la rapidité du déplacement d’une maison : un été.

  • L’atelier se termine sur des questions de politique territoriale avec un certain pessimisme ambiant. On sent que les habitants avaient besoin d’exprimer une certaine frustration face à la situation et révèle leur motivation à ce que les choses évoluent, que des perspectives se dessinent.

Quentin
  • 5 personnes, un groupe en partie renouvelé certains doivent nous laisser, car la pandémie de la COVID-19 s’est fortement développée à ce moment-là sur l’archipel.

  • Le thème proposé permet un large débat. La question des ressources à utiliser localement semble intéresser, même si les participants restent sceptiques. La zostère semble être une matière intéressante afin d’isoler les constructions.

  • La mutualisation intéresse, pourtant, partager des espaces construits ne semble pas convaincre. Les résultats de synthèse le montreront plus tard. L’exemple d’un espace collectif ayant déjà existé pour laver le linge semblait être convaincant pour de nombreuses personnes à Miquelon, cependant celui-ci n’existe plus. Il se situait au lieudit “motel”.

  • Le logement collectif est aussi intéressant, mais l’attention doit se porter, sur la conservation de l’auto-construction, qui permet la réduction des coûts de manière assez importante.

  • La fin de la séance montre une certaine aisance des participants à intervenir, et chacun montre un certain découragement face à l’avenir, avec l’idée en tête que malheureusement Miquelon ne pourra réaliser de tels projets. Les résultats des élections pour preuve. Nous avons pu prendre ce moment, pour parler de nos partenaires et faire passer aux habitants un message d’espoir.

  • L’atelier est plus difficile, prioriser les édifices et la construction des maisons semble difficile à mettre en place.

Atelier

Conclusion

C’est la thématique plus spécifique à notre métier et qui impressionne. Les échanges étaient encore riches et divers. La notion de déplacement est encore un peu débattue ou réfutée pour certaines personnes, mais les habitants acceptent de jouer le jeu et donc de se projeter dans l’idée d’un déplacement futur.

La pratique de cet atelier révèle que la question patrimoniale est encore un sujet à sensibiliser. Il est aussi révélateur de l’urgence de la situation pour les habitants de trouver des perspectives pour le village. Un phasage qui débute rapidement est préconisé, avec une transition lente, mais structurée.