Temps 1 :
Enquête sur le déplacement du village de Miquelon
Paysage
Un village de pêcheurs
Dans ce volet, nous vous exposons l’analyse du village de Miquelon, un village de pêcheurs.
Il s’agit de parcourir son histoire, son évolution, mais aussi de comprendre son fonctionnement : entre déplacements, activités, matérialités…
Cette analyse s’est faite entrer Paris et Miquelon, entre une production de cartographies dites conventionnelles et récolte de matières sensibles.
Photographie
Le village de Miquelon vers 19XX
Le village de Miquelon a une histoire un peu différente de son île sœur Saint-Pierre. L’origine du peuplement correspond à un positionnement des Français dans la région en fonction des zones de pêches en trois lieux principaux, Plaisance à Terre-Neuve, Saint-Pierre et Miquelon dans l’archipel. Avec les Anglais, installés non loin de là, la population française du territoire est déportée à plusieurs reprises et les constructions détruites. L’établissement définitif ne se fait qu’à partir de 1816. Il est alors mis en place un plan d’aménagement pour reconstruire la colonie de Saint-Pierre puis de Miquelon.
La pêche à la morue est ce qui façonne la vie et la construction du village de Miquelon. On peut alors observer une première typologie de parcelle commençant par la rue donnant accès directement à la maison, puis on trouve le jardin avec un potager, puis une grave pour y sécher la morue, suivie d’une saline : une petite remise où l’on y mettait le matériel de pêche et enfin l’emplacement du sillage du doris, le bateau traditionnel de la pêche à la morue. Les maisons sont dans un premier temps toutes alignées profitant d’une exposition est-ouest, c’est d’ailleurs toujours l’organisation du village, les parcelles furent redécoupées afin de laisser place à des routes perpendiculaires à l’actuelle nationale.
Bien qu’isolée, la pêche a donc été vectrice d’attraction pour ce territoire isolé. Un isolement et un climat qui ne rendait pas la vie facile, le village en porte encore les traces, le monument Notre-Dame des retrouvés rappel l’histoire :
"Lors du retour d’une visite chez un paroissien à 10 km au sud du village, le prêtre du village fut surpris par une tempête de neige. Il s’allongea contre son cheval et perdit connaissance. Les habitants le retrouvèrent le lendemain matin à 500 mètres du village. Après une journée de rémission, il s’en sorti et c’est pourquoi un monument fut érigé en sa mémoire.”
Source : catolique17.fr
Mais son isolement a parfois été vecteur d’une autre activité, celle de la vente d’alcool. La prohibition qui a eu lieu au Canada et aux Etats-Unis, rendant le territoire comme le seul à pouvoir consommer de l’alcool. Il est alors devenu le lieu de transbordement de l’alcool qui arrivait d’Europe en bateau et était envoyé dans le reste de l’Amérique du Nord à l’aide d’embarcations légères. C’est pourquoi les caisses de bois étaient laissées sur le territoire. Elles n’ont pas été jetées, mais bien réutilisées dans la construction à de multiples reprises, pour renforcer des murs, ou encore en contreventant les ossatures bois des murs.
La pêche comme la prohibition amenèrent beaucoup de richesse sur ce petit territoire, cependant, la première ne fut que de courte durée, et la seconde prit fin dans son modèle industriel avec le moratoire de la pêche à la morue en 1992. L’archipel reste un point stratégique pour la France, mais se cherche toujours un avenir économique.
Cartographies
Un emplacement déterminé pour l’accès à la mer
Photographie
Un village linéaire
Cartographies
Un village linéaire
Analyse sensible
Transect du village